Vous venez d’arriver sur le site du refuge et faites un tour dans le chenil ou autour des boxes dans lesquels des chiens attendent une nouvelle famille. Soudain, il en est un qui frappe votre cœur. Peut-on se fier au seul coup de foudre, ou risque-t-on des déconvenues ?
La caractéristique propre aux refuges est que les animaux qui s’y trouvent ont déjà vécu avec un autre propriétaire, mais, en raison d’une mauvaise cohabitation, de comportements incompris, de circonstances spéciales ou encore de modes de vie qui évoluent, se sont retrouvés à l’abandon. Il y a aussi les chiots trouvés dans la rue ou « déposés » comme des poubelles aux portes des associations de protection animale.
Tant d’éléments sont inconnus que l’expérience et l’observation du personnel sont alors primordiales pour identifier les possibles traits qui ne seraient pas compatibles avec votre quotidien.
De la même manière que lorsqu’il s’agit de choisir une race de chien, il ne faut jamais négliger de mettre en relation votre rythme de vie avec les besoins connus de l‘animal. Un chien qui ne contrôlerait pas la puissance de sa morsure ne doit pas être placé dans un milieu avec des enfants. Celui qui montre une peur excessive à toute nouveauté verra son angoisse multipliée s’il arrive en centre-ville ou règnent stimulations et bruits en permanence.
Les salariés et bénévoles vivent quotidiennement avec les pensionnaires, ils sont donc de très bons conseils sur les tempéraments et manies de chacun. Demandez-leur si celui qui vous attire s’entend avec les chiens, les chats, les enfants, les hommes et les femmes, les personnes âgées ou handicapées etc… si cela fait partie de votre environnement. Il est inutile de les questionner sur la tolérance à une personne qui se déplace avec un fauteuil roulant si les rencontres avec ce type de public est réduit à l’exception par exemple. A l’inverse, si vous habitez à côté d’une école, il est indispensable pour vous que les agitations des jeunes humains soient supportées par le chien.
On évitera de prendre un très grand chien, bien lourd, si on a l’habitude de faire une heure de jogging tous les soirs. Et pour cause : il ne pourrait pas vous suivre dans votre activité favorite ! De même, si votre emploi du temps est surchargé ou que vous êtes casanier, un chiot qu’il faudra socialiser ne pourra répondre à vos attentes. Pensez-y, car les retours dans les refuges pour causes d’incompatibilité ou de manque de préparation ne sont malheureusement pas rares.
Experte en comportement canin, directrice de l’école de comportementaliste Vox Animae et auteure experte pour Biogance. www.vox-animae.com